Alors qu'une catastrophe nucléaire majeure est en cours au Japon, on entend de plus en plus parler de l'échelle internationale des événements nucléaires (INES) qui mesure la gravité des événements nucléaires sur une échelle de 0 à 7. A titre d'exemple, la catastrophe de Tchernobyl est classé 7, l'accident de Three Mile Island est classé 5 et celui en cours de Fukushima est classé 6 au moment de la rédaction de ce billet.

Le problème de cette échelle c'est qu'elle sert d'instrument de mesure de la gravité des événements pour les média alors qu'elle ne mesure que l'impact des événements. Or pour déterminer la gravité d'un événement, il faut non seulement prendre en compte l'impact de l'événement mais aussi le risque associé à cet événement. Si un événement à un impact fort, il est forcément grave mais si son impact est faible il peut être grave malgré tout si le risque qu'il a fait courir est fort.

A titre de comparaison, on peut imaginer une voiture lancée à 100km en plein centre ville et grillant tous les feux. Même si cette voiture n'a pas causé d'accident la police devrait arrêter cette personne et la sanctionner. Pourtant l'impact est nul (pas d'accident) mais le risque d'accident est grand. On sait que si cette personne continue à conduire comme ça, un accident arrivera tôt ou tard. L'impact de ce comportement ne dépend que de la chance de rencontrer ou non une voiture à un croisement même si le conducteur est un bon pilote et pourra peut-être éviter une ou deux voitures.

Quand on vous parlera d'un incident mineur de niveau 2, rappelez-vous qu'il s'agit peut-être d'une voiture lancée à 100km en ville et qui n'a simplement pas encore fauché de piéton. Ça n'est pas si anodin et ça ne permet pas de juger de la bonne sécurité des installations.