Avec la vague écologique, on parle de plus en plus du problème des déchets et de la politique des 3R :

  1. Réduire
  2. Réutiliser
  3. Recycler

Malheureusement quand on parle de déchets, la première chose dont on entend parler c'est de recyclage. Le recyclage est un aspect important du traitement des déchets mais il faut arrêter de croire que c'est l'aspect prioritaire voire la solution miracle. Si les tâches peuvent et doivent s'effectuer en parallèle, il faut malgré tout considérer les 3R dans l'ordre de priorité défini ci-dessus. Recycler sans réduire le nombre de déchets c'est s'évertuer à remplir un puits sans fond et réutiliser est souvent bien plus économe en énergie que de recycler.

De même, quand on parle d'énergie, on n'entend parler que des moyens de production : nucléaire, énergies renouvelables, etc. Gardons à l'esprit que la seule énergie propre est celle que l'on ne consomme pas. Toutes les sources d'énergie, renouvelables ou pas, présentent des effets pervers à grande échelle. De plus, à l'heure actuelle et pour encore plusieurs générations, aucune source d'énergie n'est capable de supporter notre consommation effrénée durablement. C'est d'autant plus vrai que le niveau de vie des pays émergents se rapproche du niveau de vie des pays occidentaux.

Dans tous les cas, la priorité devrait être la sobriété. La bonne nouvelle est que le retour sur investissement est en général bien plus important pour une politique visant la sobriété que pour une politique visant à produire (pour l'énergie) ou à retraiter (pour les déchets) différemment. À titre d'exemple voici un extrait de « Pour sauver la planète sortez du capitalisme » d'Hervé Kempf :

[...] après le choc pétrolier de 1973. Un pays comme la France a alors engagé une double politique d'économie d'énergie et de développement du nucléaire. Le ministère de l'Industrie en a tiré le bilan en 1987 : 100 milliards de francs (15 milliards d'euros) investis à cette date dans les économies d'énergie ont permis de réduire de 34 millions de tonnes par an les importations de pétrole, 500 milliards de francs investis dans le nucléaire ont réduit l'importation de 56 millions de tonnes. Cela signifie que les économies d'énergie sont trois fois plus rentables que l'énergie nucléaire.