Devant me rendre au Mans pour une fête de famille le week-end du 29-30 août et étant en vacances la semaine précédente, j'ai décidé d'en profiter pour faire un peu de cyclo-tourisme. Partir d'Antibes à vélo pour aller au Mans était trop long sur une semaine et pour un premier voyage. De plus le dénivelé aurait été important et je n'ai pas l'habitude de rouler avec un vélo chargé. J'ai donc décidé de rejoindre Lyon en train et de partir de Lyon à vélo. Pour un premier voyage cyclo-touriste je commence donc en France, en été, sur un trajet plat (à part la première journée en quittant Lyon).

Je vais d'abord raconter mon périple puis je donnerai quelques détails techniques susceptibles d'intéresser les cyclo-touristes dans un autre article.

  • Jour 1 : samedi 22 août 2009 (60km à 17km/h de moyenne)



Parti de chez moi à vélo, je suis descendu jusqu'à la gare d'Antibes où j'ai pris le TGV pour Lyon. J'ai pu déposer mon vélo dans le compartiment prévu à cet effet et rejoindre mon siège. Je suis arrivé à Lyon vers 13h30. J'ai pris un sandwich près de la gare et je me suis mis en route pour sortir de la ville au plus vite. On voit que Lyon est la première ville à avoir mis en place un système de vélos en libre service : la ville et la région disposent de nombreux aménagements pour les vélos (beaucoup plus que sur la Côte d'Azur en tout cas). Par contre, grosse galère pour arriver à sortir de Lyon en direction de Tarare sans prendre l'Autoroute ou les grosses nationales. De manière générale, la traversée des grandes villes a toujours été un problème car je n'avais pas toujours de plan détaillé de la ville et les panneaux de direction sont conçus pour orienter les voitures vers les grands axes alors que je cherchais plutôt les petites départementales. À Lyon, l'itinéraire que j'avais prévu grâce à ViaMichelin me faisait passer par des rues pavées peu agréables avec un vélo rigide chargé et plutôt typé route comme le mien.




Finalement, j'ai réussi à sortir de la ville. On se retrouve alors rapidement en pleine campagne. Par cette journée magnifique, les paysages étaient splendides. La première journée est celle qui présentait le plus de dénivelé mais la route monte de manière plutôt douce et continue, il suffit donc de mouliner un peu. Je me suis arrêté juste avant le Col des Sauvages à 723m où j'ai trouvé un champ à l'abri des regards pour ma première nuit en camping sauvage.



  • Jour 2 : dimanche 23 août 2009 (115km à 20,4km/h de moyenne)

Je commence à rouler vers 8h le matin. Il fait très beau mais un panneau indique 12°C et la journée commence par une descente à 8% de plusieurs kilomètres complètement à l'ombre. La polaire n'est pas de trop pour la première heure. Rapidement, je trouve des toilettes publiques dans un petit village où je peux remplir mes bidons d'eau et faire une rapide toilette.


Le temps et les paysages sont vraiment magnifiques. Je traverse de nombreux villages pleins de charme. Entre Noailly et Vivans, je roule avec un couple de cyclistes en balade pour la journée. On discute bien, ils sont d'agréable compagnie. Entre Urbise et Lenax, ViaMichelin veut me faire passer par des routes si petites qu'elles n'apparaissent même pas sur ma carte aux 1/100000. Le coin est tellement mignon, je décide de partir à la découverte de ces sentiers. La route n'en finit pas de rétrécir, par moment la route se transforme en chemin de terre, je traverse des fermes sans savoir si je suis toujours sur une route ou sur un chemin privé. Je suis un peu perdu et j'en suis réduit à me guider à la boussole pour arriver à rejoindre la civilisation.


À 13h passé, j'ai effectué déjà plus de kilomètres que ce que j'avais prévu pour la journée. Je m'arrête prendre un sandwich et une petite bière sur une terrasse ombragée à Le Donjon. Il fait maintenant très chaud mais la chaleur est supportable quand on roule tranquille. Je prends mon temps et fais quelques pauses : une petite sieste confortablement installé dans l'herbe puis une glace à la terrasse d'un autre café.


Le soir, je trouve un petit coin de paradis pour mon deuxième bivouac à environ 20km de Moulins. Je plante ma tente dans une petite clairière entre un étang et un champ de tournesols.



  • Jour 3 : lundi 24 août 2009 (130km à 21km/h de moyenne)


Au réveil, l'étang caressé par les premiers rayons du soleil dégage une douce brume : c'est magnifique. J'ai prévu de m'arrêter à Bourges en CouchSurfing. Je pensais arriver là-bas mardi soir mais comme je suis en avance sur mon planning, j'ai le choix entre faire deux très petites journées et arriver mardi soir comme prévu ou faire une grosse journée et arriver le lundi soir à Bourges. Le temps étant un peu plus menaçant en ce début de semaine, je préfère avancer et m'assurer un toit pour la soirée.




Par chance, j'évite une première averse assez forte alors que je suis au restaurant le midi. Je repars au sec en espérant que ce sera la dernière pluie.



C'est ma plus grosse journée vélo d'autant plus que pour les 30 derniers kilomètres le vent se lève et dans cette région les champs ne sont plus protégés par des haies. Outre la catastrophe écologique que l'arrachage des haies représente, le vent ne rencontre plus aucun obstacle et les paysages sont plus tristes. Alors qu'il ne me reste plus que 10km à parcourir, je prends ma première pluie sur la tête. Heureusement, j'ai à peine le temps d'installer mes protections de pluie que l'averse se termine.


Arrivé à Bourges, je retrouve Adrien qui m'accueille chaleureusement chez lui. Je range mon vélo, pose mes affaires et prends une vrai douche. Adrien me fait visiter la ville puis nous partons chez des amis à lui pour une soirée « moules-frites ». Nous sommes une demi-douzaine, la soirée est très agréable et se termine dans un pub après une petite marche nocturne le long du circuit des nuits lumière.


  • Jour 4 : mardi 25 août 2009 (56km à 17,8km/h de moyenne)

Au réveil, Adrien est parti travailler. J'en profite pour flâner dans la magnifique ville de Bourges. Je rencontre un couple de cyclo-touristes en tandem et en profite pour discuter un peu avec eux. Coïncidence, ils font le trajet inverse du mien : Le Mans -> Lyon. Je retrouve Adrien pour manger à midi où nous avons l'occasion de discuter un peu plus que pendant la soirée. Nous découvrons avec plaisir des similitudes de points de vues dans notre façon d'aborder la vie et les voyages.


Vient le moment du départ en début d'après-midi. J'ai à nouveau un peu de vent en partant de Bourges. Je roule tranquillement, je ressens un peu les effets de ma grosse journée vélo la veille. À moment donné, je vois une petite route parallèle à la départementale que j'emprunte. Je décide d'aller voir ça et de chercher un endroit pour poser la tente pour la soirée. Le coin est vraiment magnifique, la petite route est ombragée par des arbres, les jardins des maisons sont tous très fleuris et très bien entretenus. Je vois alors des petits panneaux indiquant un « camping à la ferme » à proximité et décide d'aller voir ça.


Je m'arrête donc dans une charmante ferme. Ils produisent essentiellement du lait et quelques vaches « à viande ». Quand j'arrive, ils sont en plein ensilage de maïs. La fermière me fait visiter la ferme et m'offre un petit Pineau maison pour l'apéro. Je peux également profiter d'une bonne douche avant de me coucher.

  • Jour 5 : mercredi 26 août 2009 (103km à 19,5km/h de moyenne)

Au petit matin, j'ai le droit à du lait encore chaud du pis de la vache pour accompagner mes brioches : je me régale. Lorsque j'ai annoncé à la fermière mon intention de visiter Chenonceaux, elle m'a indiqué le château de Valençay tout proche. Comme ça me faisait faire peu de détour, j'ai décidé de partir visiter ce château qui appartenu au prince de Talleyrand, le ministre des relations extérieures de Napoléon.


Arrivé à l'ouverture du château, tout est calme. On visite le château grâce à une audio-guide. On peut ensuite se promener dans les différents jardins et parcs entourant le château. La visite m'a beaucoup plu. C'est très beau et j'ai appris pas mal de choses.


Je me suis ensuite arrêté à Saint-Aignan-sur-Cher visiter l'église romane et sa crypte. J'en ai profité pour manger un bout à la terrasse d'un café.


C'est la journée des visites de châteaux. J'arrive à Chenonceaux. Première impression : je n'ai plus envie d'y aller... Alors que je suis seul dans la campagne depuis quatre jours, je me retrouve en quelques minutes au milieu des bus de touristes et d'une foule dense et cosmopolite. Maintenant que je suis là, j'y vais quand même. Je visite l'intérieur du château et profite du calme du domaine boisé environnant pour une promenade relaxante.



Pour trouver un endroit où passer ma dernière nuit, je m'aventure dans un petit chemin reliant plusieurs champs bien à l'abri des regards. Tout un programme car le chemin est coupé par une rivière et que je dois passer sur un pont de 50cm de large avec mon vélo pour pouvoir traverser. Une fois de l'autre côté, je suis tranquille pour planter ma tente et je peux même cueillir des mûres sauvages pour mon dessert du soir.



  • Jour 6 : jeudi 27 août 2009 (95km à 19,5km/h de moyenne)

Pour ma dernière journée à vélo, le temps est un peu gris mais à part une très légère pluie le matin, je roulerai au sec toute la journée. Pour les derniers kilomètres, la départementale que j'emprunte est très fréquentée, notamment par des poids-lourds. C'est moins agréables que les plus petites routes.


Je m'arrête à midi manger à l'Étang des Cerises, un petit restaurant au cadre champêtre et pittoresque. J'arrive à l'ouverture et je suis le seul client pour manger. Ça me permet de discuter un peu avec la tenancière de l'établissement qui cultive aussi des vignes près de là. Je mange bien et je me retiens de ne pas boire plus de ce bon cidre maison.


J'arrive finalement chez mon oncle un peu après 15h. C'est la fin de mon voyage après 560km parcourus depuis Lyon en 6 jours. Place à la fête de famille et retour en train le dimanche.